L’UE, en intégrant le nucléaire et le gaz dans sa liste d’énergies « vertes » pour bénéficier d’une finance durable (taxonomie), vient de brouiller sa politique en matière de transition énergétique. Cet acte forcé par certains lobbies, qui ont profité de la guerre en Ukraine, ne sera pas sans conséquences sur le message adressé au monde entier.

D’un côté, la guerre en cours en Ukraine à contribué à montrer la dépendance de certains Pays de l’UE, Allemagne en tête (malgré sa réticence à cette mesure), au gaz comme source d’énergie vitale pour l’économie dès lors que le retrait progressif du charbon était enclenché. Mais ce gaz en lui-même, qui est une ressource non-durable, bien que préférable au charbon, devait-il être classé « vert » ?

De l’autre côté, le nucléaire avec la France comme chef de file, assis sur une matière première rare et source de conflits, une très faible empreinte écologique certes, très sécurisant en l’absence de catastrophes naturelles ou climatiques, a réussi à s’introduire dans cette déclaration qui ouvre la porte aux investisseurs en toute immunité.

On va peut-être réentendre les lobbyistes expliquer l’opportunité du nucléaire pour les pays du sahel en Afrique où les défis majeurs demeurent les accès à l’eau et à l’électricité dans une dispersion de populations incompatible avec les grosses productions centralisées du nucléaire avec, cette fois, l’onction de l’UE.

Le chemin qui est ainsi ouvert aux uns et aux autres de « diluer » la politique de l’UE risque de brouiller son message surtout dans les pays africains où il constitue une sorte de boussole de la gouvernance. Une chose est claire : le « vert » n’est plus associé au « durable » à partir de cette mesure.

Vivement que l’instabilité courante, amorcée par la COVID-19, suivie de la guerre en Ukraine, ne fasse pas oublier que les bouleversements climatiques, attribuables à l’insouciance dans une consommation abusive et égoïste des ressources naturelles, sont arrivés pour durer et ne respectent pas les frontières des uns et des autres.

Le nucléaire et le gaz, loin d’être des énergies renouvelables, demeurent des énergies de transition pour atteindre la carboneutralité en 2050 suivant l’Accord de Paris et restaurer progressivement un environnement normal.

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